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Ce que mes romans disent de moi (et ce que je leur cache)

Quand on lit mes romans, on me dit souvent que mes personnages sont vivants, pleins d’émotions, qu’ils ont un petit truc en plus. Ce petit truc, je crois que c’est moi.

Parce que j’écris avec les tripes. Avec ce que je vis, ce que je ressens, ce que je transforme en fiction pour le rendre plus doux. Ou plus supportable.


Ce que mes romans disent de moi…

Ils parlent de femmes qui doutent, qui luttent, qui veulent s’en sortir sans toujours savoir comment. Ils parlent de liens familiaux, d’amour, d’abandons de soi qu’on traîne comme des valises trop lourdes, de silences pleins de sens. Ils parlent d’amour, souvent. Mais d’un amour qui se mérite, qui prend son temps, qui n’arrive pas en claquant des doigts.

Ils parlent d’émotions brutes. De colère rentrée. De sarcasmes en guise de bouclier. De blessures bien cachées sous une répartie bien placée.

Ils parlent de moi, quand j’ai mal. De moi, quand j’espère. De moi, quand je décide de tout envoyer valser… et d’écrire quand même.


…et ce que je leur cache

Mais non, je ne dis pas tout. Je cache mes vraies peurs dans les silences de mes personnages. Je planque mes failles dans les décisions qu’ils ne prennent pas. Je noie mes douleurs dans les métaphores. Et parfois, je me cache entièrement derrière eux, en espérant qu’on ne me voie pas trop.

J’ai appris à tout dire sans jamais me trahir. À tout dévoiler sans être complètement à nu. C’est ça, la magie de la fiction : elle permet de guérir sans que personne voie l’ordonnance.


Un peu moi, beaucoup de fiction

Alors oui, mes romans me ressemblent. Ils portent en eux des bouts de moi, forcément.

Mais tous mes personnages ne sont pas moi. Et heureusement. Je ne suis pas chacune de mes héroïnes, ni leurs décisions, ni leurs histoires. Les trois quarts de ce que j’écris reste de la fiction. Avec sa part d’invention, de liberté, de jeu, de mise à distance. (Et c’est très bien comme ça.)


Écrire, c’est parler de soi. Même quand on dit que non.

Mes romans, ce sont mes cris muets. Mes "je t’aime" tus. Mes "je vais bien" pas si convaincants. C’est ce que je ne dis pas en face, mais que j’écris à cœur battant.

Et puis de temps en temps, ce sont aussi mes éclats de rire, mes douceurs, mes coups de folie, mes élans de lumière.

Mes livres sont mes reflets… un peu flous, un peu maquillés, mais profondément sincères. Je ne sais pas si mes lecteurs lisent entre les lignes. Mais moi, je sais ce que j’y ai mis. Et c’est déjà beaucoup.

Parce qu’on ne peut pas tout écrire sans donner de soi, un minimum. Et c’est peut-être pour ça qu’on y revient, encore et encore.


Élodie


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